La nuit, nous grandissons

Ben Brooks / 2016

« Je suis jeune et je flippe. »

Résumé : À 17 ans, Jasper James Wolf n’a, comme son nom l’indique, rien d’un agneau. Son projet de roman mis à part, ses centres d’intérêt se résument aux fêtes, à l’alcool, la drogue, le sexe sans lendemain et les sites porno. À cet âge décisif où l’avenir reste entièrement à construire, Jasper, lui, a d’autres priorités : s’éclater avec sa bande de potes, coucher avec la plus jolie fille du bahut et faire accuser son beau-père du meurtre de son ex-femme. Jasper ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins : mensonges à répétition, plans machiavéliques, méchanceté envers ses congénères ; le tout, sans jamais penser à ce que ses actes impliquent pour les autres. Et pourtant, derrière son égoïsme, son immaturité et, parfois même, sa cruauté se cache un adolescent sensible, perdu, se raccrochant désespérément à sa jeunesse, préférant s’inventer une vie que de se confronter à la sienne, et craignant par-dessus tout de basculer vers l’âge adulte.

Immature mais pas moins lucide, Jasper Wolf pose un regard drôle et cynique sur ce qui l’entoure et l’attend. Véritablement ancré dans le monde actuel, La nuit, nous grandissons saisit une génération désabusée en mal de repères et de limites. Brut et sans parure superflue, Ben Brooks capte l’excès, l’incertitude, les peurs ou les espoirs qui hantent cet âge particulier qu’est l’adolescence. Jasper Wolf est un superbe anti-héros, accro au sexe et à la drogue, cruel, présomptueux et en même temps tellement attachant, lucide et perdu. Un anti-héros tellement plein de l’insouciance de la jeunesse, tellement vivant.

Ecrit à l’âge de 17ans, La nuit, nous grandissons saisit avec justesse et sincérité cette période de la vie à la fois exaltante et inquiétante, révélant les forces et les faiblesses d’une jeunesse qui file à toute allure.


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