Balles perdues

Jennifer Clement / 2018

« La mélancolie et la beauté se sont abattues comme une obscurité sur la Floride, et ont métamorphosé l’État du Soleil en l’endroit le plus triste du monde. »

Résumé : Sur le parking d’’un camp de caravanes, en plein cœoeur de la Floride, Pearl vit à l’’avant d’’une Mercury avec sa mère Margot qui dort sur le siège arrière. Elles se sont créé un quotidien à deux, fait de chansons d’’amour, de porcelaine de Limoges, d’’insecticide Raid et de lait en poudre. L’’adolescente peut aussi compter sur sa meilleure amie, Avril May, avec qui elle fume des cigarettes volées au bord d’’une rivière pleine d’’alligators. Mais cet équilibre fragile bascule à mesure que Pearl prend conscience du trafic d’’armes qui s’’organise autour d’’elle, tandis que sa mère s’’abîme dans sa liaison avec Eli, un mystérieux Texan au passé trouble qui prend peu à peu sa place dans la Mercury. 

C’est à travers les yeux de Pearl, petite fille élevée dans une voiture par sa mère fugueuse, que nous plongeons dans cette histoire où tout semble détraqué. Balles perdues nous absorbe dans une relation douce aux mots magiques et à l’imagination salvatrice. La relation fusionnelle de cette mère et son enfant est pleine de courage, de force et de poésie malgré la dureté du monde. A la fois cruelle et tendre, cette histoire sublime des personnages abimés à la destinée cabossée. Jennifer Clement nous décrit l’air de rien une Amérique profonde aux côtés des laissé-pour-compte. Loin de la Floride de la carte postale, l’auteur nous confronte au dysfonctionnement d’un pays entre problèmes des armes à feu, inégalités sociales ou marginalisation d’êtres humains démunis. A la fois lumineux, par le caractère de cette jeune fille optimiste, et sombre, par le monde qui l’entoure, Balles perdues est comme une chanson d’amour triste et belle.


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